Tragi-comédie familiale envisagée sous le prisme de l’absurde et de la jubilation. "Quand on était enfant, on ne parlait pas du monde, on comprenait que sous les draps, il y a un refuge qui protège de tout. Des bombes atomiques et des fourmis rouges. Et de toutes les peurs. Mourir, grandir, perdre ses doudous, ses parents, se casser une dent sur le marbre On ne pensait pas à l’amour, juste parce qu’il n’y avait rien à en penser Les placards étaient encore fermés à clé et on se savait avec impatience le spoutnik d'un soleil bleu dans le fond de son cagibi Sur les coups de 4 heures de l'aprèm, on crayonnait tel un oiseau nocturne une étrange petite lumière accrochée au premier poil de son sexe On éteignait la lumière d'un vers luisant en plongeant dans le néant de sa solitude On jouait au docteur avec sa cousine comme on vole la clef du presbytère On regardait le monde de sa chambre sombre comme on attend le jour des frites On semait des gros mots en attendant la pluie comme on trouve de la tristesse dans les yeux de maman On était tous le roi au sommet d'un petit caillou On étranglait une mouette déjà morte On aimait être retrouvé pour se reperdre On croyait que sa vie était un rêve dans la tête de ses parents On savait parler la bouche fermée, sans un son, comme mémé On parlait une langue que seuls les enfants parlent.... On t'aura prévenu. Si tu dis quelque chose, t'es mort. Mort de chez mort. Fais gaffe. C'est un secret. Pour toujours. Si je mens, je vais en enfer. Croix de bois croix de fer. Et tu tomberas comme une masse, mort sur le coup, anéanti. Changé en pierre. C'est ce qui arrive aux morveux qui tiennent pas leur langue. T'as quoi à nous donner ? Rien ? Alors montre-nous quelque chose. Ou dis-nous un secret. Montre-nous ton zizi. Puisque t'as rien. Allez, on dira rien à personne. Nous aussi, on te montre. Mais après. On peut manger les bonbons après. On te les donne ce soir. Promis. Quand tu nous auras montré ton zizi. On a juste envie de voir si t'es comme nous." extrait du chef d'oeuvre « Gloubiboulgakov » de Casimir Gravilovitch Treplev Genèse du spectacle: « bigbisou » disait Carlos à sa mère, « pas tout de suite, Yvan-Chrysostome,j'écris un livre » lui répondait Françoise Notre histoire est celle des membres d'une même famille qui ne se sont jamais revus depuis leur enfance. Contraints brutalement de retourner dans la maison où ils passaient l'été, ils se retrouvent submergés par cette atmosphère oubliée. Là-bas les attend celui qui est resté, le gardien de leur mémoire d'enfant. ORT#2 est une invitation à s'immerger dans l'univers de l'enfance, royaume de tous les possibles. Un monde fait de crises de joies, de peurs profondes, d'angoisses exacerbées, d'excitations incontrôlées, un monde des extrêmes. Petit à petit, acteurs et public se perdent et quittent leur jugement pour traverser leurs dualités. On oscille entre rires et tragédies, entre images de la scène et images propres, entre l'enfant et l'adulte, rêves et cauchemars, imaginaires et réalités, jusqu'à la confusion. Alors s'étire l'espace-temps, un instant de l'émerveillement. Le temps où tout peut basculer. Le temps où l'on rayonne tous ensemble, dans un monde qui ne nous appartient pas mais où l'on est, simplement vivant. ORT#2 c'est décélérer, remonter aux sources du mouvement, saisir l'impulsion de vie qu'est l'émotion. Public et acteurs peuvent se nettoyer des scories du passé pour continuer légers, libres, transformés, un regard neuf posé sur le lointain. Une grande liberté de création est donnée aux comédiens in situ, laissant la place aux impulsions qui créent de nouvelles histoires à l'intérieur de cette situation immuable. Dans le même temps, au public est proposée la liberté de regarder, de vagabonder dans ses propres souvenirs, la possibilité de choisir son point de vue et sa perception. Il peut construire sa propre histoire sensible comme toucher l'histoire universelle. Interprétation : Philippe Fasquel, Veronika Faure, Philippe Georges, Valérie Onzon (apparition), Thierry Robert, Sébastien Saint Martin,... Mise en scène et dramaturgie : Luc Blanchard Production : Compagnie en même temps, Mairie de Clermont-Ferrand, Théâtre Ephéméride, Cour des Trois Coquins ALL OF US BEAMING #2 This is a simple story. Characters come and go. They come to get rid of their past. They go when they feel freed and ready to face their future.This is a triptych, as there are three different plays. Still, the stage is always a place where people are not meant to stay : a hotel in a lost town, a family house where relatives used to meet up in summer or just a train.This is both tragedy and exhilaration. Actors plunge into emotional depths, exploring isolation and imbalance. Until they find a way out.This is a new experience for the audience. The space is alive. As the spectactors watch the scene, they become a full character. Humans facing themselves, the others and the world. All beaming. Exhilaration as a bridge between actors and audience La jubilation naît de l'envie irrésistible de continuer |